Au-delà du mur rejoint Disruptive

Interview

Animé par Hugo Cabral, coach expert en course à pied, ce rendez-vous hebdomadaire est une mine d’or pour optimiser votre pratique, tant sur le plan technique que physique. Nutrition, santé, et performance sont au cœur de chaque épisode pour vous aider à progresser, prévenir les blessures, et récupérer efficacement.

Hugo, peux-tu nous parler de ton parcours et de ce qui t'a conduit à devenir coach de course à pied et de trail ?

Dans mon premier emploi après mes études d’ingénieur, je voyageais beaucoup. Je dormais à l’hôtel plusieurs jours d’affilée et je mangeais régulièrement au restaurant. J’adore manger donc assez rapidement, j’ai compris qu’il allait falloir que je me bouge si je voulais encore passer les portes. C’est comme ça que j’ai décidé d’embarquer ma première paire de chaussures de course en voyage. Après avoir changé de travail, cette habitude était bien ancrée chez moi et voulant progresser, j’ai fait appel à des entraîneurs. Durant cette période, je ne me posais pas trop de questions sur la méthodologie de l’entraînement, ce qui fait que je me contentais de « faire » ce que l’entraîneur programmait pour moi. Lors du lancement de mon podcast, je me suis rapidement rendu compte que j’allais avoir besoin des compétences d’un entraîneur afin d’apporter davantage de science dans les propos que je tenais dans mes épisodes. A ce moment, je m’intéressais plus à la méthodologie de l’entraînement et j’ai compris en faisant des recherches que j’avais la possibilité de devenir « cet entraîneur » en suivant les formations chez Swiss Athletics. J’ai récemment terminé le parcours de moniteur pour les adultes et comme il me manquait la composant performance, je me lance dès cette année dans la formation J+S (Jeunesse et Sport) afin d’augmenter mes connaissances.

Qu'est-ce qui t'a inspiré à créer le podcast "Au-delà du mur" et quel message souhaites-tu transmettre à tes auditeurs ?

Quand j’ai débuté la course à pied, je suis entré dans un monde où règne beaucoup la culture des croyances ou même de secret. Que ce soit en termes de matériel, nutrition, récupération, science de l’entraînement chacun avait ses propres explications, techniques ou remèdes. En lançant le podcast, je me suis toujours dit que j’allais mettre en avant la science de l’entraînement et les experts (ceux qui savent) dans leur domaine (diététicien, physiothérapeute, entraîneurs, coureurs amateurs, élites). Avec le podcast, je me suis donné comme mission de remettre au sport les parents avec enfants car lorsqu’on a des enfants en bas âge, notre monde a assez vite tendance à tourner autour de notre famille au détriment de notre santé. Avec les épisodes, je veux démontrer à mon audience que la course à pied est un sport accessible et qu’il n’y a quasiment aucune contre-indication à en faire. Nous sommes nés pour courir.

Comment parviens-tu à concilier ta vie professionnelle, ta famille avec deux jeunes enfants, et ta passion pour la course en pleine nature ?

Cela passe par le renoncement. J’adore faire plein de chose et très souvent, je dois me recentrer afin d’éviter de m’éparpiller. J’ai défini mes priorités et la principale, c’est ma famille. Je veux être un père présent pour mes enfants et le meilleur compagnon de vie possible pour ma femme. Cela passe par soirées travail autour du podcast plutôt que de passer une soirée avec les copains (je vois mes amis, je vous rassure), de me lever plus tôt le matin pour m’entraîner afin de ne pas rentrer plus tard le soir, de m’entraîner pendant la pause de midi. Je regarde peu la télévision ou passe peu de temps à scroller sur mon téléphone (sans juger ceux qui préfèrent le faire). Il faut aussi savoir être flexible et tirer parti des opportunités de s’entrainer quand elles se présentent comme les siestes (de plus en plus rares et courtes) des enfants. Lorsqu’ils étaient plus jeunes, je les emmenai en poussette pour des sorties jusqu’à 2h dans un silence de cathédrale.

Quels sont les défis les plus courants que rencontrent les coureurs débutants, et comment ton podcast les aide-t-il à les surmonter ?

Je dirais en premier l’organisation clairement. Car si la volonté de débuter est là chez beaucoup de monde, la non-programmation du temps pour s’entraîner est un des raisons qui rend les débuts compliqués et qui poussent certains à renoncer. Un autre défi, c’est peut-être le manque de repères et donc la comparaison avec d’autres qui pousse à vouloir en faire trop et trop vite. Et un troisième, le « comment faire ». Avec le podcast, je reçois des spécialistes de la santé et du sport qui dispensent leurs conseils à destination des amateurs tout au long de leur aventure. Une fois par mois, je reçois également des amateurs qui racontent leur parcours dans la course à pied et comment ils s’organisent au quotidien pour trouver leur équilibre. Le podcast est construit de la sorte que chacun peut utiliser un épisode à un moment donné de sa progression.

Peux-tu partager une anecdote ou un retour d'expérience marquant d'un auditeur qui a bénéficié de tes conseils ?

C’est l’histoire de Jean-Baptiste qui m’a un confié un jour qu’il avait repris la course à pied après avoir écouté l’épisode n°18. Cet épisode est celui qui a marqué la seconde naissance du podcast. Il avait pour but d’aider les auditeurs à trouver leur source de motivation pour persévérer même dans les moments les plus difficiles. Pour moi, après plusieurs mois de coupure, j’avais enfin décider de laisser la chance qu’il méritait au podcast. J’ai été récompensé un nombre incalculable de fois depuis.

Comment sélectionnes-tu les experts que tu invites sur ton podcast, et quelles thématiques souhaites-tu aborder dans les prochains épisodes ?

Au début, je pensais que contacter des pointures internationales allait se solder uniquement par des refus. Et cela n’a pas du tout été le cas. Pour moi, le côté scientifique et très important dans la sélection des experts. Étant donné que je suis un amateur et que mon histoire avec la course à pied n’est pas si ancienne que cela, je me rappelle encore les questions que je me posais lorsque j’ai débuté (je m’en pose encore aujourd’hui). Les questions des abonnés sont aussi un bon moyen de trouver des idées. En fonction des thèmes, je recherche des experts provenant de la région mais j’échange régulièrement avec experts en provenance du Canada, par exemple. Les réseaux sociaux sont d’une très grande aide pour les trouver. Cette saison 5, j’ai prévu de parler davantage de la thématique du sport au féminin qui trouve un très bon écho auprès de mon audience. Je réserve également une immense surprise pour mes abonnés et j’espère qu’elle se sera concrétisée d’ici la fin de l’année 2025. Le fil conducteur reste et restera de proposer des solutions afin d’aider ma communauté à débuter et progresser dans la course à pied. J’envisage également d’aborder davantage de sujets lifestyle car on ne saura progresser en course à pied quand on est amateur uniquement en traitant des sujets spécifiques à la course à pied.

Selon toi, quelles sont les erreurs les plus fréquentes commises par les coureurs amateurs, et comment les éviter, quels épisodes conseilles-tu ?

Une des principales, se comparer aux autres, même s’ils ont le même âge, la même corpulence, … Chacun à un parcours différent et dès qu’on a compris cela, on peut se concentrer sur sa préparation. Pour cela, je peux leur proposer l’épisode n°73. L’autre point est peut-être la motivation profonde qui pousse les amateurs à se lancer. J’ai fait mention plus tôt de l’épisode n°18. Pour moi, si la raison pour laquelle je cours actuellement est différente de celle du début (je voulais bouger davantage dans une vie très sédentaire à cause du travail), il me paraît indispensable d’avoir une motivation suffisamment forte qui nous permettra d’aller nous entraîner le lundi matin à 5h du matin en plein hiver ou le soir à 20h après une journée de travail.

La nutrition est un aspect clé de la performance en course à pied. Quelles sources intègres-tu pour parler nutrition dans tes épisodes ?

Nous avons abordé la nutrition selon l’aspect psychologie avec Isabelle Azizi (épisodes n°12, 14 et 15) et Maaike Kruseman (épisodes n°39 et 45) toutes deux diététiciennes. Ce que je retiens des épisodes enregistrés avec elles, c’est la notion d’individualisation dans la nutrition. Ce que je retiens aussi de nos discussions, c’est que nous avons déjà tout ce dont nous avons besoin dans une alimentation équilibré. Dès lors se pose la question de tous les compléments alimentaires que l’on trouve dans le commerce et qui sont mis en avant à grand renfort de campagne marketing ou mis en avant par des ambassadeurs. Je ne pointe personne, j’ai également ce genre de produit dans mes placards sauf que je m’interroge sur le réel ratio coût/bénéfice de ces produits. J’ai encore beaucoup à apprendre à ce niveau mais ce qui est certain, c’est que je n’ai pas fini de vous parler de nutrition. J’ai organisé une conférence avec Maaike en septembre 2024 sur le thème « Perdre du poids et après ? » Restez attentifs, d’autres événements sont prévus en 2025.

Peux-tu nous parler d'un épisode ou d'un invité qui t'a particulièrement marqué et pourquoi ?

J’ai une histoire avec chaque épisode et chaque invité mais je retiendrai peut-être Mathieu Clément que j’ai reçu dans plusieurs épisodes de podcast. J’ai toujours été fasciné par son désir de vouloir vivre du sport. Il travaille à 50% car les revenus de ses sponsors ne lui permettent pas de se consacrer à 100% à sa passion qui est l’Ultra Trail. Son histoire résonne en moi car moi aussi je rêve de pouvoir vivre (en tout cas en partie) du podcast et du sport. Après toutes les aventures vécues depuis la création du podcast, je sens qu’il y a quelque chose plus loin, je ne sais pas quoi mais je persévère comme Mathieu en quête de cet idéal. Nous allons d’ailleurs suivre Mathieu au cours de son année 2025.

Quels sont tes objectifs futurs pour "Au-delà du mur" et comment envisages-tu l'évolution du podcast dans les années à venir ?

J’ai intégré l’Agence Disruptive car je crois que le podcast en général mais également sportif à de beaux jours devant lui et j’ai envie de faire partie des pionniers qui auront réussi à l’implanter en Suisse. Un de mes objectifs et donc de pouvoir générer des revenus grâce au podcast via les annonceurs, des épisodes spéciaux, des conférences ou encore des formations. J’essaie d’avancer progressivement car la culture du podcast est naissante en Europe et plus particulièrement en Suisse, il y a donc un travail d’»éducation » à réaliser dans un premier temps. Je travaille également sur des hors-série où je recevrai des invités particuliers et j’espère réellement que cela va fonctionner. N’ayant pas envie de m’attirer la guigne, je ne vais pas trop vous en dire, pour le moment.

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